• L'ECOLE DE MODENE

    L'école de Modène est le nom donné à trois ouvrages sur le jeu d'échecs, parus au cours la deuxième moitié du XVIIIe siècle, et à leurs auteurs respectifs, des joueurs de Modène, Ercole Del Rio, Giambattista Lolli et Domenico Lorenzo Ponziani.

    Les ouvrages de l'école de Modène traitent les ouvertures, les études de finales et les combinaisons. Le milieu de jeu est peu abordé et seulement sous un angle tactique, en opposition des conceptions stratégiques de leur contemporain Philidor.

    L'école de Modène étudie l'ouverture dans l'optique d'obtenir un gain rapide par l'attaque de la case f7 (ou f2). Dans ce but, elle privilégie la partie italienne et le gambit du roi qui permettent un jeu tactique complexe dès les premiers coups. De plus ils préconisent l'utilisation de sacrifices spéculatifs dans l'ouverture. Cependant les variantes que proposent les trois auteurs n'étaient pas réfutées à cette époque.
    L'ouvrage de Ercole Del Rio comprend de nombreux problèmes d'échecs, une analyse en profondeur de la partie italienne ainsi que des critiques contre les théories de Philidor.

    Giambattista Lolli (1698-1769) approfondit le traité d'Ercole Del Rio par des analyses sur la partie italienne et le gambit du roi, quelques problèmes d'échecs et surtout de nombreuses études de finales. Son étude sur les ouvertures est uniquement tactique, dans une optique d'attaque précoce sur le Roi.
    Domenico Lorenzo Ponziani (1719-1796) n'étudie pas le milieu de partie. Son traité présente aussi des études de finales, et des analyses d'ouvertures, mais le choix de ces dernières est plus large que celui publié dans les ouvrages précédents. Bien qu'il ne s'intéresse ni à la structure de pions ni au contrôle du centre, il considère comme Philidor que les pions peuvent utilement menacer les pièces adverses
    Le début Ponziani, 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. c3, une des ouvertures étudiée par le Modénais, et était déjà mentionnée par Ruy López, deux siècles auparavant.

    Il faut reconnaître la valeur révolutionnaire de cette école à cette époque. En effet, le mat était la seule préoccupation des joueurs. On cherchait le KO d'entrée. Aussi, l'échange des dames était ressenti comme une petite catastrophe. L'échec et mat devenant ainsi improbable avant longtemps, on trouvait que la partie devenait terne et sans grand intérêt.


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