• Bobby Fischer

     

     

    BOBBY FISCHER

    Robert James Fischer dit Bobby Fischer (1943-2008) était un joueur d'échecs américain, champion du monde de 1972 à 1975. Il a été la bête noire des organisateurs de tournois, du fait de ses exigences (salle, mobilier, lumière, etc.) et perdit d'ailleurs son titre par forfait car il exigeait un million de dollars pour jouer le championnat du monde contre Karpov. En fait, du jour de sa conquête du titre suprême, il ne disputa plus aucune partie officielle.

    Il apprend les échecs tout seul à six ans. Sa mère l'inscrit ensuite au Brooklyn Chess Club et il participe à son premier tournoi à l'âge de dix ans. Bobby remporte en 1956 le championnat des États-Unis junior, puis le championnat national deux ans plus tard, à 14 ans.

    Fischer est dès l'âge de 16 ans candidat au titre mondial, mais n'a pas la réussite escomptée. Lors du tournoi des candidats de 1962, il dénonce la collusion entre les trois premiers du tournoi (tous du bloc soviétique) qui auraient conclu de courtes parties nulles entre eux pour préserver leur énergie contre lui. La FIDE change les règles du cycle de qualification en organisant des matches plutôt qu'un tournoi.

    En 1967, Fischer se retire du tournoi de qualification, qu'il domine largement, car il refuse d'affronter consécutivement plusieurs joueurs soviétiques sans avoir de jour de repos.

    En 1970, il est repêché, grâce à un désistement de dernière minute, pour disputer le tournoi qualificatif. Après un très bon départ il subit une petite baisse de régime, mais se ressaisit magnifiquement sur la fin en remportant ses 7 dernières parties (dont l'ultime par forfait) pour gagner le tournoi avec 3,5 points d'avance sur ses plus proches poursuivants. Puis il écrasa le Soviétique Mark Taimanov et le Danois Bent Larsen par 6 à 0 en match, avant de vaincre l'ancien champion du monde Petrossian par 6,5 à 2,5. Fischer a établi une série de 20 victoires consécutives en partie officielle, un record à ce niveau.

     

    À l'issue d'un match mémorable en Islande qui tient le public en haleine, autant pour les parties que pour les péripéties hors compétition (menace de Fischer de ne pas participer, son forfait lors de la deuxième partie, ses exigences sur le placement des caméras ou le contact avec le public, etc.., il devient champion du monde à l'été 1972, en battant assez facilement le Russe Boris Spassky, champion du monde sortant. Ce succès, largement médiatisé, met temporairement fin à la très longue ère de domination soviétique sur le monde des échecs, et est un tournant dans la compétition entre les États-Unis et l'U.R.S.S. en pleine guerre froide.

    Il disparaît ensuite complètement du monde échiquéen pour réapparaître en 1992 pour un match revanche contre Boris Spassky, match que les organisateurs et Fischer qualifient abusivement de Championnat du monde, Fischer prétextant ne jamais avoir perdu son titre de 1972 sur l'échiquier. Ce pseudo-match se tient en Yougoslavie alors en pleine guerre civile et sous embargo des États-Unis. Il est alors poursuivi dans son propre pays pour violation de l'embargo et également pour fraude fiscale.

    En 1996, il crée une variante du jeu d'échecs : les échecs aléatoires Fischer ; il refuse depuis de jouer une partie qui ne se déroulerait pas selon ses règles.

    Il séjourne ensuite plus ou moins clandestinement dans divers pays (la Hongrie, les Philippines, l'Argentine et le Japon). Il y fait quelques brèves apparitions médiatiques pour des déclarations antisémites très controversées, notamment à l'occasion des attentats du 11 septembre 2001. Il est arrêté en juillet 2004 à l'aéroport de Tōkyō pour défaut de passeport (son passeport américain étant périmé), et placé en détention. En octobre 2004, il demande l'asile politique à l'Islande, lieu de la conquête de son statut de champion du monde. Il est immédiatement libéré lorsque la citoyenneté islandaise lui est accordée en mars 2005 et il peut rejoindre ce pays. Il meurt en 2008, d'insuffisance rénale, en refusant de se soigner.

    sic transit mundi gloria...

     

    Garry Kasparov a déclaré en 2008 que « Fischer peut tout simplement être considéré comme le fondateur des échecs professionnels et sa domination, bien que de très courte durée, a fait de lui le plus grand joueur d’échecs de tous les temps ». Fischer a contribué de façon décisive, par ses revendications lors des tournois, à l’amélioration des conditions financières et matérielles des joueurs d’échecs professionnels.

    Par ailleurs, son style était flamboyant et il n'hésitait pas à poursuivre les parties jusqu'à l'épuisement de l'adversaire. Pour lui, le nul était vraiment...nul.

     Ses ouvertures préférées : sicilienne et partie espagnole avec les blancs, sicilienne et indienne du roi avec les noirs 

     

       source wikipedia